Françoise ESTAGNASIÉ

J’ai 59 ans

je suis mariée et mère de trois grands enfants.

Françoise Estagnasié
Le Dr Marteret

Le Dr Marteret

J’ai commencé à faire de la magie dès l’adolescence, non pas grâce à une boite de magie offerte à Noël (ce que je n’ai pas manqué d’avoir tout de même !) mais grâce à ma chère grand-mère Antoinette Marteret. Celle-ci s’est lancée dans la magie à la mort de mon grand-père, qui était médecin ORL et ophtalmo, mais aussi prestidigitateur et grand collectionneur de livres et de tout objet (gravures, peintures, affiches, jeux de cartes, bibelots, pendules et mème automates) se rapportant à la magie.

Antoinette Marteret

Antoinette Marteret

Ma grand-mère a donc créé une petite troupe composée de mes deux frères, ma cousine, ma petite sœur et moi-même.
La petite troupe de Madame Marteret
Nous étions habillés en « Frères Jacques » c’est-à-dire en collants noirs, cols roulés oranges avec des pompons verts sur le devant et un chapeau melon noir. Je devais avoir entre 12 et 14 ans et comme j’étais l’aînée, je fus la principale partenaire de ma grand-mère qui m’a donc appris plein de tours et de numéros visuels, car nous ne nous produisions que sur scène dans les maisons de retraite, les Petits Frères des Pauvres et ceci presque tous les dimanches. Il fallait apporter de la couleur, de la joie et des rêves à toutes ces personnes âgées, isolées et parfois malades. Antoinette les appelait nos «  vieux amis « … et je me souviens de leurs sourires et de leurs yeux émerveillés …
Je me souviens aussi avec émotion de l’entrée sur scène de notre troupe sur la musique de cirque «  L’entrée des gladiateurs « de Jean Laporte !!! Vraiment cocasse ! Puis toutes les deux avec ma grand-mère, nous enchaînions avec un numéro de canne volante sur une valse viennoise. Il y avait ensuite des numéros de cordes, des foulards, des ombrelles, un tour de quêteuse, elle me coupait en trois dans une grosse boîte où je devais continuer à sourire et à bouger la main et le pied !! Et il y avait bien sûr plusieurs apparitions de colombes !!! Quel souvenir merveilleux !
Ce fut l’époque où j’ai beaucoup côtoyé Majax qui nous a fait passer dans son émission télévisée « Aujourd’hui Madame »… !!!
Le temps a passé et j’ai complètement délaissé la magie, car j’ai dû me consacrer à mes études / bac et études de médecine (je suis donc médecin généraliste ) puis à ma vie professionnelle et familiale.
Quand ma grand-mère est décédée en 2000, nous avons eu envie avec ma mère Nicole et mon oncle Henri de renouer avec cette grande famille qu’est la famille de la magie et sommes allés au congrès de Vannes. Ce fut l’électrochoc et le désir de refaire de la magie. Je me suis donc inscrite aux 3 ans de cours de magie du CMP pour pouvoir intégrer la FFAP.
Ce qui m’a alors surtout plu, ce sont les tours de manipulation de pièces, de balles mousse et de gobelets, car j’aime l’esthétique et l’élégance d’une gestuelle… mais aussi de côtoyer des personnes de tout milieu mues par une même passion.
Sinon ce qui me plaît dans la magie, c’est le fait de faire appel à plusieurs disciplines en même temps : la technique, la mise en scène, l’art théâtral, le mime, la possibilité d’agrémenter un numéro de magie avec la musique et la danse… et de jouer avec le public…
Mes plus belles rencontres dans la magie furent celles avec Edernac , Brahma ainsi qu’avec Daniel Delacroix alias Platine et notre très cher et regretté Francesco Palmieri, avec lesquels j’ai tissé de réels liens d’amitié.
Mes artistes préférés : Arturo Brachetti, Norbert Ferré, Mimosa, Xavier Mortimer , Dai Vernon
Quant à mes autres passions ou plutôt centres d’intérêt, il y a surtout la danse, toutes sortes de danses que je pratique régulièrement depuis une dizaine d’années : danses de salon, danses latines, rock, swing et tango argentin … mais aussi le piano que je reprends depuis cette année. J’aime également beaucoup les voyages.
L’avenir de la magie? Je la vois comme une bouée de sauvetage essentielle à la survie de notre humanité, un moyen d’exercer notre imagination et notre créativité et de retrouver du rêve dans nos existences devenues trop étriquées et robotisées.