Jean-Claude ROUBEYRIE
dit ROUBY

Né à Paris  le 29 octobre 1947
À la maternité de l’hôpital Saint-Antoine dans le 12ème
C’était un mercredi aux alentours de midi, je n’ai pas noté l’heure
Signe du scorpion, et pour les chinois Cochon de feu

À part cela pas d’évènement important dans le monde ce jour-là

Pour autant je ne suis pas vieux, je suis juste jeune depuis 73 ans, et compte bien continuer aussi longtemps que possible

Marié à Monique le 26 juin 1971
De cette union est né un garçon Fabrice le 28 novembre 1976

Les débuts de mon parcourt artistique :


Avec mes parents et mes 3 sœurs, nous habitions dans le XI arrondissement, rue de la roquette, pas très loin de la prison, ou nous n’y sommes jamais allé, mais pas très loin non plus du cirque d’hiver ou maman nous emmenait très souvent. Nous allions également au cirque Médrano en métro.
Je n’avais d’yeux que pour les clowns, et plus particulièrement pour celui avec son nez rouge, et ses grandes chaussures, et après chaque spectacle je ne cessai de dire « Maman je veux être clown »
Sa réponse était toujours un peu la même, « Pour être clown il faut savoir tout faire » ou « Tu l’est déjà » ce qui me rendait fou de joie.
Alors j’ai commencé à m’intéresser à la musique, avec de petits instruments, harmonica, flute,  je me suis fait inscrire dans un club de gymnastique artistique, découvert ma première boite de magie.
J’ai commencé à travailler mon maquillage et imaginé mon costume de clown, c’est certain plus tard je serai clown.
Puis j’ai commandé pour noël un accordéon, je l’ai bien reçu, mais ce n’était qu’un jouet, malgré tout maman m’a emmené « Avec mon petit accordéon dans son sac à provisions », chez Paul Beuscher pas très loin du cirque d’hiver. Dès notre arrivée, nous avons aperçus quelques enfants avec des accordéons énormes, alors quand la dame a demandé à maman « As-t-il un accordéon » avec maman nous nous sommes regardés et elle a dit « Non »
La dame nous en a proposé un d’occasion, maman a dit, je l’achète ce qui était pour elle un énorme sacrifice.

Je commençais à savoir faire plein de choses, en tous cas j’y croyais « Quand je serai grand je serai clown » alors maman m’a dit : « C’est impossible quand on n’est pas né dans une famille de cirque » ou quelque chose comme ça.
Trouvant cela injuste j’ai écrit une lettre que j’ai envoyée au cirque Médrano, et très rapidement j’ai reçu une réponse m’invitant à venir les rencontrer.
Le jeudi suivant jour sans école à l’époque, je suis donc allé à Médrano, et je ne suis pas près d’oublier la phrase du directeur : « Tu es ici chez toi »
J’ai été présenté à 2 clowns qui se trouvaient là ce jour-là, Alex & Francini, mais aussi à d’autres artistes, ce qui m’a permis de découvrir différentes disciplines.
Hélas ça n’a pas duré très longtemps. Au début des années 60, Médrano est racheté par les Bouglione. La dernière représentation aura lieu en 1963. L’endroit rebaptisé “Cirque Montmartre” accueillera une programmation tournée vers l’évènementiel. Faute de rentabilité, le cirque Médrano disparaîtra, remplacé par un immeuble d’habitation. Il ratera de peu l’inscription aux monuments historiques.

Entre temps la télévision est arrivée à la maison, je ne manquai pas la piste aux étoiles, diffusée le jeudi, d’abord animée par Michel  Francini puis par Roger Lanzac. Quel plaisir d’y voir ce duo de clowns Alex et Francini, mais aussi Achille Zavatta, Pipo Dario et Mimile, Charlie Cairoli, Rudi Llata, et bien d’autres.

Je vais aussi découvrir un clown différent, de son vrai nom « René Sauvard » qui a d’abord travaillé sous le pseudonyme de Max René qui prononcé avec l’accent américain a donné Mac Ronay. Il y présentait des petits sketchs très drôles, notamment le dresseur de puces, le fildefériste ou le joueur sur verres.
Et que dire de ce numéro de magicien bidon, que beaucoup considérait comme un numéro pas au point, René était certain de tenir quelque chose de peu ordinaire, et il a bien fait.

 

À partir de là j’ai compris que l’on pouvait être clown et illusionniste, l’important c’est de créer des émotions.
Je continue donc à apprendre et développer la magie, la clownerie, ainsi que d’autres disciplines, comme la danse, je me mets à la guitare et au clavier, et commence à composer et écrire des chansons.
Je quitte l’école à 16 ans, et fait pleins de petits boulots, pour gagner un peu d’argent et apprendre plein de choses qui pourraient m’être utiles, comme le bricolage, l’électricité etc.
Avec ce que je gagne je m’achète des trucs chez Mayette comme le cours Magica.

Enfin j’approche de mes 18 ans, et j’aimerais bien me lancer, mais à l’époque la majorité est encore à 21 ans, et il y a le service militaire obligatoire pour une durée de 16 mois. Pour en être libéré et être émancipé je décide de devancer l’appel et Je choisi l’armée de l’air.
Là il me parle d’engagement  pour 2, 3 ou 5 ans, avec une formation à un vrai métier, et en plus il y a une prime à partir de 3 ans, à cause d’elle j’en ai pris pour 3 ans et me suis formé au métier de comptable, et passé mon permis de conduire.
Avec la prime j’ai pu m’acheter une très vieille R8 d’occasion.

En aout 1968, je vais avoir un grave accident avec ma voiture pourrie, je vais être hospitalisé plus de quatre mois, et je vais mettre du temps à pouvoir remarcher.

Changement de direction :


Je reprends des petits boulots mais obligatoirement assis, dans les bureaux de la samaritaine, à la mutuelle générale des PTT, un jour en passant devant la CII (la Compagnie Internationale pour l’Informatique), je me suis dit j’ai mon diplôme de comptable passé à l’armée, alors je demande à voir le chef comptable.
Bien que je n’avais pas de rendez-vous, il m’a reçu, je ne me souviens plus ce que j’ai bien pu lui raconter, quoiqu’il en soit il m’a dit « Vous avez l’air tellement d’en vouloir, je vous prends à l’essai » mais mon diplôme ne valait rien. J’ai ainsi commencé au plus bas de l’échelle.
Je décide donc de suivre des cours tout en travaillant afin d’obtenir des diplômes reconnus
Ainsi je vais faire carrière, au fil des organisations et restructurations, comme comptable,  chef comptable, contrôleur de gestion, chez Bull, Thomson, CP8, Schlumberger, et gravir un à un les échelons pour finir ma carrière comme cadre supérieur et prendre ma retraite en octobre 2006.

Pour autant je n’avais pas oublié la partie artistique, je continuai à la développer, je me produisais aussi souvent que possible, comme illusionniste, comme chanteur avec mes chansons et ma guitare, comme humoriste écrivant des sketchs.

Pour me rééduquer j’allais danser aussi souvent que possible, le plus souvent au dancing de l’Olympia (Sous le music-hall)
C’est là qu’en avril 1971 je fais connaissance d’une jeune fille,  jolie et qui danse bien, Monique,  nous nous marierons le 26 juin 1971 en Normandie.
Le 28 novembre 1976 nait notre seul et unique enfant Fabrice devenu comédien magicien professionnel

Dans les années 80 avec Monique, nous avons rejoint une association de danses de salon, avec laquelle nous présentions des spectacles chorégraphiés, je me suis mis à animer des soirées dansantes comme DJ, au cours desquelles j’en profitai pour présenter des numéros de magie ou autres.
Dès son plus jeune âge Fabrice nous accompagnait, et très vite il présentait à son tour des numéros et prenait en main l’animation, et la présentation.
Certes ce n’était pas facile de faire tout cela en même temps qu’une activité professionnelle très prenante.
Je dormais peu, passais de nombreuses heures en répétition, me déplaçais beaucoup,
J’attendais avec impatience ma retraite pour enfin me consacrer entièrement à ma passion.

Seulement voilà quand on tire un peu trop sur la corde parfois elle craque, juste un peu avant ma retraite je tombe gravement malade, et je vais me retrouver, avec une paralysie faciale, et mes membres qui tremblent.

Alors il me faut choisir je ne peux plus faire tout cela, j’arrête la danse, les animations pour ne me consacrer qu’à la magie et à la musique et plus particulièrement le piano.

Mon entrée au CMP

Mais pas question de rester à la maison, il me faut voir du monde, si je le peux me produire devant un public, je décide alors d’aller à la rencontre d’autres magiciens. Connaissant l’existence de l’AFAP, je les contacte, et il me conseille de prendre contact avec le président du CMP (Peter Din)
Je cherche sur internet Peter DIN, et je vois qu’il passe  « Au chant des oiseaux à Magny-les-Hameaux »
Je dis à Monique, je t’invite au resto, ainsi je vais faire connaissance de Peter et d’un autre artiste Gérard Matis.
Ils m’ont vraiment bien accueilli, et ils m’ont invité à venir à leur prochaine réunion au centre Louis Lumière.
Nous nous y sommes rendus avec Fabrice, il y avait beaucoup de monde dans le hall, dont des magiciens que je connaissais au moins de noms, comme Arthur Tivoli, Duraty, Mimosa, et bien d’autres
Nous avons été séduits et nous nous sommes inscrits

Au cours de cette soirée un magicien (Max) avait une pancarte dans le dos invitant les adhérents à participer à la soirée Magie des liquides, je lui ai demandé en quoi cela consistait, j’ai proposé de participer, il m’a demandé ce que je comptais faire, je ne le savais pas encore, mais il a tout de même accepté.

Alors je me suis mis au travail, mais il me reste quelques séquelles de ma paralysie faciale et de mes tremblements, c’est là que j’ai imaginé le numéro du magicien bourré, j’avais le trac, mais j’ai été comblé, les rires étaient là.
Depuis ce numéro à beaucoup évolué et il fait partie désormais de mon répertoire.

Enfin un numéro de clown


En 2014 je suis contacté par Roger Chabin qui a créé une association Mental Arts Magie située dans le Loiret.
Il propose essentiellement des WE magiques dont un sous le chapiteau du cirque Alexis Gruss à St-Jean de Bray.
Avec Monique nous nous inscrivons pour ces WE, bien organisés, une superbe ambiance, et de nouvelles rencontres.
Sous le chapiteau était organisé un concours, magie et arts annexes, arts du cirque, et mentalisme.
J’ai eue à plusieurs reprises l’occasion de traverser la piste et ce que je ressentais est indéfinissable, alors je me suis dit, l’an prochain je suis là avec un numéro de clown.
Mais que puis-je faire, physiquement je ne peux plus faire grand-chose, et pas question de faire du Mac Ronay.
J’ai créé ce numéro « La boite de rayons de couleurs » avec le clown ROUBY, une belle histoire, et de la musique.
J’ai certes déclenché une autre émotion que le rire, mais j’étais heureux, et mon rêve se réalisait.
J’ai obtenu un trophée d’argent mais surtout j’ai eue l’immense honneur de le représenter le samedi soir dans le gala de prestige avec des stars du cirque et de la magie
Depuis ce numéro ne cesse d’évoluer et il m’a permis d’être sélectionné pour notre championnat de France FFAP en 2017, et de me produire dans différents endroits.

Conclusion

Je ne suis peut-être pas allé où je voulais comme je voulais, mais je pense que je me suis retrouvé là où je devais être. Le chemin a été long et semé d’embuches, oui dans la vie il y a des hauts et des bas, mais les incidents de parcours nous apprennent plein de choses, alors il ne faut jamais baisser les bras et aller de l’avant,
C’est très important d’avoir un rêve, pas comme ceux qu’on voit quand on dort, mais celui qui t’empêche de dormir.

Ainsi la magie n’est pas prête de disparaître, à la condition de ne pas se contenter que des techniques pour la plupart dévoilées sur internet, mais d’imaginer une histoire avec son personnage, le tout enrobé de musique et de lumières. Le texte peut avoir son importance mais dans ce cas-là il faut être capable de bien le dire

Bien entendu il est difficile de posséder les connaissances suffisantes dans tous ces domaines, contrairement à ce que j’ai fait, il ne faut pas hésiter à se faire aider.

De mon côté j’ai maintenant plaisir à partager mes diverses expériences.

Merci d’avoir lu jusqu’ici, heureusement j’ai résumé.